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Le Ku Klux Klan
renaît de ses cendres

Le Ku Klux Klan
Une secte terroriste

En 1915, à Atlanta, capitale de l'État de Géorgie, une quinzaine de personnes redonnent à l'organisation une existence officielle : désormais, le Klan ne s'en prend plus officiellement à la minorité noire, il prétend défendre les vraies valeurs de l'Amérique traditionnelle, puritaine et patriote, contre les vagues massives de nouveaux immigrants, italiens, russes, polonais ou juifs.
Dès 1919, le Klan revendique 7 000 membres : il lutte, en bloc, contre les communistes, les Noirs, les catholiques, les Juifs et tous ceux qu'il considère comme immoraux (alcooliques, homosexuels, incroyants).

Le soir du Thanksgiving Day de 1915

Par une nuit sans lune, William J. Simmons et seize de ses fidèles gravirent les pentes de la Stone Mountain en Géorgie. Arrivés au sommet, ils se prosternèrent devant une croix de fer et firent le serment de rétablir l Empire invisible. Ainsi, au cours de cette brève cérémonie, ces hommes, revêtus d'étranges cagoules, venaient de restaurer une des sociétés les plus secrètes. Le Ku Klux Klan réapparaissait après une longue période de léthargie.
Cependant, Simmons et ses amis, en redescendant la montagne, ne pouvaient guère imaginer l'étonnant succès que leur société allait connaître pendant une dizaine d'années, avant de disparaître brutalement. Le fondateur du nouveau Ku Klux Klan était un professeur, spécialisé dans l'histoire des États du Sud, qui rêvait, depuis son enfance, de prendre la tête d'une croisade populaire contre les forces jugées hostiles à la vie américaine.
La nouvelle société conservait certains aspects du Ku Klux Klan primitif, à commencer par la cagoule, le goût du mystère et le rituel étrange mais le Kloran, ou recueil des règles et des prescriptions, présentait un caractère profondément original et limitait ses emprunts à certains aspects extérieurs.

L'essor foudroyant du Klan à partir de 1920

le ku klux klan en 1920
En 1920, Simmons avait réussi à attirer plusieurs milliers d'adhérents. Mais l' Empire invisible allait connaître un essor foudroyant sous l'impulsion de Clark et de Mme Tyler. Ces spécialistes de la publicité organisèrent le recrutement en utilisant les techniques pratiquées dans les affaires. Dans les régions où la suprématie des Blancs était en danger, ils n'hésitèrent pas à recourir à des arguments racistes. Ailleurs, ils invoquaient le caractère protestant et 100 américain du Klan, s'il s'agissait de lutter contre l'influence des catholiques ou des israélites. L'appel systématique à l'intolérance devait finalement se révéler payant.
En moins d'un an, Simmons put enregistrer plus de 100 000 nouvelles adhésions. Mais les activités du Klan commençaient à provoquer la méfiance. Le New York World dressa un dossier contre l'organisation et la rendit responsable de 4 assassinats, d'une attaque au vitriol, de 41 flagellations, de 5 enlèvements. Il l'accusa encore d'avoir enduit 27 personnes de goudron avant de les rouler dans la plume et d'avoir obligé 43 citoyens à quitter leur ville sous la menace. En octobre 1921, le Congrès procéda à une enquête, mais il ne put retenir aucun motif d'inculpation.
Cependant, les attaques du New York World aboutirent à des résultats inattendus. En dénonçant I' inconduite de Clark et de Mme Tyler, qui auraient enfreint la législation sur l'alcool, la campagne de presse provoqua une scission à l'intérieur de l' Empire invisible. En tant que « Kligrapp » de l'organisation nationale et Grand Dragon du Royaume d'Indiana, le docteur Hiram W. Evans, un ancien dentiste, brandit ses foudres contre Simmons. Par un véritable coup d'État, il lui arracha toutes ses attributions de Magicien impérial. Malgré une somme de 90 000 dollars mise à sa disposition par certains éléments du Klan, Simmons ne put abattre son adversaire. Fatigué, découragé, il abandonna la lutte et mourut, en 1945, dans la gêne et le désespoir.
En 1923, les adhésions dépassaient 5 millions et, sous l'impulsion d'Evans, le Klan décida de s'orienter vers la politique. L'année suivante, au cours des séances de la Convention démocratique, les chefs du Klan réussirent à repousser une motion qui aurait condamné leur organisation comme non américaine et ils firent campagne pour la désignation de William McAdoo contre Al Smith. Celui-ci incarnait tout ce que le Klan détestait. Toutefois, aucun des deux candidats ne fut élu, mais le Klan avait réussi à paralyser toute enquête. Aux élections présidentielles, un candidat de compromis, John W. Davis, fut battu alors qu'en toute logique un démocrate aurait dû entrer à la Maison-Blanche. Les « Lutins » et les « Dragons » d'Evans venaient de donner la preuve de leur influence politique et la campagne électorale n'avait fait qu'exciter leur appétit.

Le mythe de la cinquième colonne

le ku klux klan aux USA
La corruption n'explique pas, à elle seule, le succès extraordinaire du Klan. En réalité, il répondait à un besoin profond de la mentalité américaine de l'époque. En 1923, les États-Unis vivaient encore dans un violent climat passionnel. La guerre contre l'Allemagne avait provoqué une mobilisation psychologique qui n'avait pas disparu avec la défaite de l'ennemi. L'exaltation chauvine exigeait un autre adversaire. C'est pourquoi l'Américain moyen accepta le mythe d'une 5e colonne composée de juifs, de catholiques, de Noirs et d'étrangers. Étranger, en particulier, devint synonyme de non-Américain; ce fut surtout le cas des catholiques. L'Église catholique, dirigée par un pape étranger résidant dans une capitale étrangère, incarnait l'ennemi insidieux et sournois dont les activités s'intégraient dans une vaste conspiration dirigée contre l'Amérique protestante.
D'autres éléments expliquent la renaissance du Ku Klux Klan, ne serait-ce que les désillusions de l'après-guerre et la vie compassée et ennuyeuse de la province. Les objectifs du Klan s'accordaient en apparence à un style de vie puritain et beaucoup d'adhérents identifièrent les violences du Klan avec une croisade en faveur d'une vie propre et nette. L'entrée dans la société constitua même une obligation morale.
Le Ku Klux Klan devint aussi l'instrument des politiciens et des hommes d'affaires du Sud et du Middle West, généralement d'une ignorance crasse et qui éprouvaient une invincible méfiance pour tout ce qui était étranger. Le Klan pénétra, en effet, fort peu dans les grandes villes ; mais il constitua l'élément dominant de la vie politique et commerciale des petites villes et des villages. D'authentiques Klansmen occupèrent des fonctions administratives, jouèrent un rôle déterminant dans les élections et obtinrent des postes de gouverneur ou des sièges de sénateur. Ce fut très probablement le cas des deux sénateurs de Géorgie et d'un gouverneur du Texas.
Au cours de ses années de triomphe, le Ku Klux Klan exprima les inquiétudes et les phantasmes des patriotes exaltés, des partisans de la ségrégation et des protestants fanatiques. Ses troupes les plus nombreuses se recrutaient parmi les Blancs du Sud, animés d'excellentes intentions, mais repliés sur eux-mêmes, xénophobes et qui se considéraient comme les défenseurs attitrés de l'american way of life.
Dans les années 1920, on estime ses membres à 5 millions
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